Les Championnats du monde junior de ski alpin se sont déroulés à Narvik en Norvège le mois dernier. Comme vous le savez, ils ont dû subitement être annulés à cause de la rapide propagation du Covid-19 qui n’était alors qu’à ses débuts. Aujourd’hui, nous voulions vous faire revivre l’événement (avant, pendant et après) à travers les témoignages de Justine Clément et Sarah Bennett, toutes les deux athlètes membres de l’équipe du Québec.
Outre un événement, ces championnats sont une expérience à part entière que chaque athlète gardera en souvenir dans sa carrière. Ils représentent alors les meilleurs athlètes mondiaux junior en ski alpin. Justine nous explique : « Les championnats du monde junior ont été une expérience mémorable pour moi. Avoir la chance de courser parmi les meilleures athlètes de mon niveau m’a apporté beaucoup sur mon développement. » mais elle ajoute également que c’est une gestion du stress assez efficace ! « Durant les évènements, évidemment que le stress était présent. Je me laisse facilement intimider par mes adversaires. Toutefois, avoir eu la chance de s’entrainer avec elles durant presqu’une semaine avant les compétitions m’a permis de réaliser que moi aussi j’avais ma place parmi elles. Au départ du slalom géant, j’ai gardé cette idée en tête et cela m’a permis de mieux gérer mon stress et d’être en confiance lorsque je me suis lancée sur la piste. »
Quant à Sarah : « J’ai vraiment apprécié mon expérience parce qu’elle a largement dépassé mes attentes. J’ai aussi aimé l’ambiance avec l’équipe et tous les autres participants. Le tout donnait une impression vraiment très “professionnelle”. »
Être concentré et se préparer physiquement/mentalement quant à sa présence aux mondiaux junior n’est pas une chose facile. Alors oui, au vue des circonstances et de la subite annulation, il est parfois difficile de se dire que tout s’arrête d’un coup. Justine nous raconte : « Évidemment, lorsque j’ai su que l’événement était cancellé, j’étais déçue. Après avoir eu un bon résultat suite à la course de slalom géant, je me sentais en confiance pour attaquer la journée de slalom. Puisque je ne suis plus junior l’année prochaine, cela était mes derniers championnats du monde junior. Donc, savoir que ma dernière course était ce slalom géant m’a chamboulé légèrement. Toutefois, je suis satisfaite avec cette dernière performance. »
Sarah est surprise mais compréhensive : « C’était évidemment décevant et difficile de croire que nos championnats avaient été annulés. Cependant, nous avons rapidement compris que c’était la meilleure décision à prendre dans ces circonstances si particulières. »
Un retour au Canada assez difficile. Il faut alors trouver des solutions pour retourner dans son pays au plus vite sachant que tout le monde est dans la même situation et souhaite réserver les mêmes vols. Justine nous explique : « Revenir au Canada n’a pas été simple. Au départ, se rendre au centre de compétition à Narvik nécessitait 3 vols d’avion, soit Montréal-Londres, Londres-Oslo et Oslo-Narvik, plus quelques heures de route pour finalement se rendre à l’hôtel. Lorsque nous avons appris qu’il fallait quitter le pays rapidement, changer les vols d’avion s’est avéré plutôt compliqué. Toutefois, grâce à notre entraîneur Francis Royal, nous avons été en mesure de revenir au pays le plus rapidement possible. Nous avons conduit jusqu’en Suède pour prendre notre premier vol jusqu’à Stockholm, pour ensuite se rendre à Londres, et finalement à Montréal. De longues journées de voyagement ! »
Sarah met en avant la sécurité d’autrui : « Au retour, il fallait prendre des précautions afin d’assurer notre sécurité et celle des autres. A notre départ, on voyait que toutes les équipes étaient relativement stressées quant à la situation. »
Une fois de retour à la maison, les sentiments se bousculent. Entre fierté et déception, la frontière est vraiment mince. « En revenant au Canada, j’étais plutôt nostalgique. Nous venions d’apprendre que notre fin de saison était complètement annulée dû au covid-19. Ainsi, je venais de faire ma dernière descente de l’année sans même le savoir. Je suis revenue au Canada avec un sentiment de fierté, mais aussi de déception. J’étais fier de moi pour la saison que je venais de réaliser, mais aussi déçue, car je n’ai pas atteint les objectifs que je m’étais fixés au début de l’année. Je comptais sur ce dernier mois de compétition dans l’ouest canadien pour réaliser ces objectifs. Cependant, il est important de se rappeler que tout le monde est dans la même situation, il faut tourner la page et optimiser ce temps qui nous est offert. », nous confie Justine.
Un confinement volontaire pour protéger tout le monde. 14 jours de quarantaine forcée qui doivent être réadaptés pour continuer de s’exercer ! C’est aussi le temps de profiter de ses proches avec tous les déplacements réalisés au cours de la saison, retrouver son chez soi et reprendre ses habitudes.
Voici le quotidien de Justine : « Je fais des entraînements à la maison, je lis des livres, je prends l’air dehors, et bien évidemment, j’écoute un peu de Netflix ! La transition est légèrement difficile. Nous passons d’un horaire chargé de compétitions et d’entraînements à absolument rien ou du moins, très peu. Nous sommes libres de faire des activités, mais tout est fermé…
J’aime bien faire des entraînements à la maison avec des élastiques ou encore des poids libres. De plus, il est toujours possible d’aller à l’extérieur : prendre des marches en montagne, aller glisser, faire du touring, etc… tout en respectant les consignes du gouvernement et les distances préconisées ! »
Voici le quotidien de Sarah : « Chaque jours je sors dehors en fessant attention de respecter mes distances. Cela me permet de me divertir et d’essayer de relativiser. Afin de maintenir mon activité physique, habitant à Stoneham, je monte la montagne à chaque jour. » C’est aussi un bon moment qu’elle partage avec son fidèle compagnon, son chien !
Sarah et Justine ressortent grandies de cette participation. Aujourd’hui elles continuent leur confinement respectif comme tous les athlètes de l’équipe du Québec. Nous souhaitons vous remercier pour vos témoignages !