BIEN-ÊTRE ET PERFORMANCE

BIEN-ÊTRE ET PERFORMANCE

Pourquoi ai-je l’impression que le bien-être de l’athlète et la performance ne sont pas compatibles? Un bon entraineur n’est-il pas censé repousser les limites de ses athlètes afin qu’ils arrivent à se surpasser dans un contexte sécuritaire?

Comment peut-on pousser nos athlètes dans leurs derniers retranchements dans un état de bien-être? Eh bien, c’est possible et grandement recommandé.

1. Ça fait partie du projet de loi n°45 sur la sécurité dans le sport que la ministre Charest a présenté le 5 février dernier.
2. Parce que c’est également inscrit dans la politique en matière de code de conduite et d’éthique d’ACA section 1. a) Tous les participants au sport peuvent s’attendre à jouer, s’entrainer, compétitionner, travailler et interagir dans un environnement exempt de toute forme de maltraitance.

Il y a également un net avantage scientifique à la performance d’un athlète qui pratique son sport en toute sécurité (mentale et physique).

J’aimerais élaborer sur la partie du bien-être mental de l’athlète. Afin qu’un athlète performe, il doit tout d’abord être motivé à performer. De manière intrinsèque, l’athlète doit avoir un intérêt et un engagement pour l’activité pratiquée, et c’est possible grâce à certains éléments externes de son environnement.

Dans la théorie de l’autodétermination de Decy et Ryan (1985), trois besoins psychologiques peuvent être comblés de façon extrinsèque : 

- L’autonomie
- Le besoin de compétence
- Le besoin d’affiliation
 

L’entraineur qui réussit à combler ces trois besoins psychologiques dans l’environnement de l’athlète, permet à ce dernier d’accéder à un niveau plus élevé de performance.

« Un individu non motivé ne parvient pas à mettre en relation son comportement et les conséquences qui lui sont associées. Aussi, les athlètes non motivés ne perçoivent aucune raison de continuer à pratiquer l’activité dans laquelle ils sont engagés. » (Pelletier, Fortier, Vallerand, Tuson, & Brière, 1995)

En observant certains entraineurs autour de moi qui dénigraient leurs athlètes ou leur criaient après, je me suis longtemps demandé si j’étais trop passif. Est-ce que mon style de coaching poussait mes athlètes à performer à leur plein potentiel? Ceci dit, je n’ai pas toujours été parfait non plus. J’ai également eu recours à des commentaires désobligeants à l’occasion. Parfois, ces commentaires parvenaient à motiver l’athlète, mais j’ai remarqué plus d’effets négatifs au long terme : démotivation de l’athlète, effritement du lien de confiance entre l’entraineur et l’athlète, etc. Chose que je ne souhaite pas voir reproduire.

Un entraineur, c’est humain aussi. On vit beaucoup d’émotions à travers les courses de nos athlètes et ceci peut nous amener à nous emporter parfois, tout comme nos athlètes. Faire des erreurs, c’est humain, mais reconnaitre ses erreurs démontre beaucoup de courage. Je vous invite à être courageux autant pour vous que pour vos athlètes!

 
 
Un texte de Jocelyn Huot, Directeur général intérim.