Pas plus tard que la semaine passée, nous vous communiquions le possible report des championnats du monde 2021. Aujourd'hui, le Journal de Québec a solicité l'avis de Laurence St-Germain afin qu'elle puisse témoigner de son ressenti et possibles inquiétudes.
La pandémie de la COVID-19 ne s’essouffle pas à tourmenter l’univers sportif. Laurence St-Germain et les meilleurs skieurs alpins de la planète apparaissent comme les prochains sacrifiés avec le report possible des championnats du monde de février 2021 à mars 2022.
À plus de huit mois de l’événement prévu à Cortina d’Ampezzo, du 8 au 21 février prochain, la Fédération italienne des sports d’hiver a demandé à la Fédération internationale de ski (FIS) de repousser les championnats au-delà des Jeux olympiques d’hiver de Pékin. La FIS a indiqué qu’elle analysera cette option d’ici au 1er juillet.
« Ce n’est pas fou. J’ai tellement d’incertitude sur la prochaine saison que j’aime mieux être sûre s’il y aura ou non des mondiaux plutôt que de me demander comment ira ma préparation. En tant que Canadiens, on est un peu désavantagés par rapport aux Européens. La plupart des pays commencent déjà à skier, tandis que nous, on ne sait même pas encore quand on va commencer. En termes de volume sur la neige, on va être défavorisés », estime Laurence St-Germain, 6e à l’épreuve de slalom aux mondiaux à Are en février 2019.
L’inconnu pour le moment
Premier pays massivement éprouvé par l’épidémie qui a atteint plus de 33 000 morts, l’Italie apprivoise un retour progressif à la normale, mais les enjeux financiers liés aux mondiaux de ski ont amené les autorités sportives à jouer de prudence devant l’incertitude que suscite la COVID-19.
L’inconnu sur la prochaine saison de la Coupe du monde laisse les skieurs canadiens sans réponse sur la date de leur premier camp d’entraînement sur neige. De toute évidence, il n’y aura pas de ski pour eux avant le mois d’août. Les expériences des dernières années en Nouvelle-Zélande et Amérique du Sud, durant les mois d’été, apparaissent improbables. Un bloc d’entraînement en Europe plus long que dans les habitudes pourrait ainsi être privilégié.
« On ne sait rien. Les entraîneurs préparent différents scénarios, mais tout va dépendre si les frontières ouvrent pour être libres de revenir au pays facilement », rapporte la Québécoise.
« Si tout ouvre, nos coachs vont espérer qu’on prenne le premier avion pour y aller, mais il est plus réaliste de penser en fonction du mois d’août parce que je ne veux pas me faire de faux espoirs de skier en juillet. »
Un hiver 2022 exigeant
Si le report des mondiaux de 2021 est accordé, il n’y aurait donc plus de répétition avant les JO de 2022. Du coup, l’élite alpine se verrait alors privée de grands rendez-vous durant trois ans puisque les championnats du monde sont présentés à tous les deux hivers.
« Une course demeure une course », relativise l’athlète de Saint-Ferréol, malgré qu’elle ne cache pas l’importance « d’avoir des championnats du monde en guise de pratique pour les Jeux olympiques, vu qu’il y a un niveau de stress supérieur à une Coupe du monde ».
Participer à deux événements majeurs et rapprochés à la fin de l’hiver 2022 cachera toutefois une commande exigeante, selon St-Germain.
« Le plus important, ce sera la fatigue à gérer. Ça va être demandant de terminer les Jeux olympiques et avoir les championnats du monde tout de suite après. Ce sera sûrement exigeant pour le stress. »
Source : Article JDQ